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N°6 - Tome 6, Chapitre 4 partie 1

Chapitre – Laissez toute espérance


Par moi l'on va dans la cité des pleurs.
Par moi l'on va dans l'éternelle douleur.
Par moi l'on va chez la race perdue.
La justice mut mon souverain Auteur,
La divine Puissance, la suprême Sagesse et le premier Amour me firent.
Avant moi furent créées nulles choses,
Sauf les éternelles, et éternellement je dure,
Vous qui entrez, laissez toute espérance !
(Dante, La Divine comédie, vol. 1 L’Enfer, Chant III[1])

Cela commença soudainement.
Personne n’aurait pu le prédire.
Cela commença soudainement.
En plus, parmi la foule qui s’agglutinait sur l’esplanade. Cela commença comme du gaz accumulé depuis longtemps qui jaillit d’un coup.
2017 Jour Saint
12h15 p.m. Hôtel de ville - habituellement appelé Goutte lunaire- devant l’esplanade.

Le vent froid soufflait et mordait la peau, mais le soleil brillait. Le ciel était dégagé, coloré d’un brillant bleu, approprié pour ce jour de fête.
La foule avait la joie au cœur. Ils agitaient des drapeaux aux couleurs de la ville, chacun la glorifiant.
Notre puissante N°6.disaient-ils.
 L’esplanade devant l’Hôtel de ville où se tenant la cérémonie était noire de monde.
Il fait chaud !dit une femme parmi la foule étouffante. Elle était encore jeune et svelte.
Il y a tellement de monde que s’en est suffoquant.
C’est vrai.approuva son amie à côté d’elle. C’était une femme petite au cheveux noirs. Elle soupira en essuyant la sueur le long de son nez.
C’est horrible, on arrive à peine à marcher. Alors que c’est l’hiver, transpirer autant me donne mal au cœur. Ma peau est toute moite.
C’est désagréable. Nous avons mis nos plus beaux vêtements pour rien. 」「Oui.
Les deux femmes n’avaient pas l’habitude de transpirer. Elles vivaient avec la climatisation qui contrôlait l’humidité et la température ambiante pour maximiser le confort.
Elles ne supportaient pas d’avoir de la sueur dégoulinant dans le dos et sous les aisselles. La chaleur de la foule se bousculant leur était intolérable.
Les lèvres rouges de la femme aux cheveux noires firent la moue.
Mon superviseur, il m’a dit que je devais participer à la cérémonie quoi qu’il advienne. Si je ne le faisais pas, j’aurais une coupe de salaire.
Moi aussi. Les ordres de mon supérieur. Participez-y absolument m’a-t’il dit. Sinon, je ne serais pas venue ici.
Ils peuvent savoir si on participe ou non grâce à notre carte ID. Quand on passe les portes, notre numéro d’immatriculation de citoyen est enregistré… Ensuite, un rapport est envoyé à notre lieu de travail.
La femme svelte acquiesça vigoureusement, et fronça les sourcils. Ses joues aussi étaient moites de sueur.
Ah, j’ai mal au cœur. J’aimerais prendre une douche et me sentir fraîche.
La femme aux cheveux noires continua de se plaindre.
Ma petite sœur, qui est encore à l’école, m’a dit que les élèves se rassemblaient tous à l’école et étaient emmener jusqu’ici en bus.
Vraiment ? A nôtre époque, nous n’avions pas cela.
Oui, il semble que cela soit la première année. Elle m’a dit qu’ils vérifiaient la loyauté à la ville. Ma petite sœur se lamentait que si elle ne participait pas, elle aurait une appréciation négative dans sa colonne de conduite. Qu’elle aurait le rang D. Quand une telle chose arrive, on ne peut plus accéder aux études supérieures et aux demandes d’emploi. Je trouve que c’est un peu exagérer.
C’est exagéré, n’est-ce pas de la coercition ? Maintenant que j’y pense… c’est quelque peu brutal. Ces temps-ci, ils vérifient la loyauté un peu partout. Je trouve que c’est étrange…
Soudainement, la femme svelte fut interrompue par une personne lui saisissant l’épaule.
Une chemise blanche, un pantalon gris. C’était un homme quelconque d’âge moyen et de forte constitution.
Euh… y a-t’il…commença-t-elle.
A l’instant, de quoi parliez-vous ?la questionna-t-il.
Hein ?!
A l’instant, toutes les deux de quoi parliez-vous ?
 Les deux femmes se regardèrent. Leur pouls s’emballa.
N, nous, de rien en particulier… de la chaleur, ce genre de chose…bégaya la femme svelte.
Vraiment ? J’ai plutôt entendu du mécontentement et de l’insatisfaction envers la ville. Est-ce que je me trompe ?
Les petits yeux de l’homme étincelèrent. Il parlait poliment, mais la lueur dans ses yeux était féroce et perçante. Les deux femmes en étaient paralysées.
La peur traversa leur corps.
Le Bureau de la Sécurité publique.
Non… de, de l’insatisfaction, n, nous n’avons jamais dit une telle chose ! Nous n’y penserions même pas. Nous, une telle chose…
La femme aux cheveux noirs joignit ses mains tremblantes vers sa poitrine.
Aidez-moi. Papa, Maman, aidez-moi !
Quoi qu’il en soit, vous allez m’accompagner mes dames. Vous me raconterez toute votre conversation.
Vous, vous accompagnez… non.Ne le supportant plus, la femme aux cheveux noirs se mit à pleurer. Tout le corps de la femme svelte fut également pris de tremblements.
Vous allez nous accompagner !
A l’insu des deux femmes, un autre homme, portant les mêmes vêtements, apparu et attrapa le bras de la femme svelte. Ses doigts étaient étonnamment froids.
Non… pourquoi, pourquoi, nous étions juste en train de parler. Nous ne faisions que dire nos pensées tout haut.
L’incident avait tellement choqué la femme svelte qu’elle ne versa aucune larme. Elle ne put pleurer comme son amie.
La femme svelte ne put que trembler.
Allez, venez !
Les yeux de l’homme devinrent encore plus perçants. 
J’ai peur. J’ai peur. Aidez-moi, Papa, Maman !




[1] J’ai pris une traduction française sur ce site : https://fr.wikisource.org/wiki/La_Divine_Com%C3%A9die_(trad._Lamennais)/L%E2%80%99Enfer/Chant_III

Commentaires

  1. Merci beaucoup pour cette traduction :3
    j'attend la suite avec impatience

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