Chapitre 4 – Laissez toute espérance
Par moi l'on va dans la cité des pleurs.
Par moi l'on va dans l'éternelle douleur.
Par moi l'on va chez la race perdue.
La justice mut mon souverain Auteur,
La divine Puissance, la suprême Sagesse et le premier Amour me firent.
Avant moi furent créées nulles choses,
Sauf les éternelles, et éternellement je dure,
Vous qui entrez, laissez toute espérance !
(Dante, La Divine comédie, vol. 1 L’Enfer, Chant III[1])
Cela commença soudainement.
Personne n’aurait pu le
prédire.
Cela commença
soudainement.
En plus, parmi la foule
qui s’agglutinait sur l’esplanade. Cela commença comme du gaz accumulé depuis
longtemps qui jaillit d’un coup.
2017 『Jour Saint』
12h15 p.m. Hôtel
de ville - habituellement appelé 『Goutte lunaire』- devant l’esplanade.
Le vent froid soufflait
et mordait la peau, mais le soleil brillait. Le ciel était dégagé, coloré d’un
brillant bleu, approprié pour ce jour de fête.
La foule avait la joie
au cœur. Ils agitaient des drapeaux aux couleurs de la ville, chacun la
glorifiant.
「Notre puissante N°6.」disaient-ils.
L’esplanade devant l’Hôtel de ville où se tenant la
cérémonie était noire de monde.
「Il fait chaud !」dit une femme parmi la foule étouffante. Elle était
encore jeune et svelte.
「Il y a tellement de monde que s’en est suffoquant.」
「C’est vrai.」approuva son amie à côté d’elle. C’était une femme
petite au cheveux noirs. Elle soupira en essuyant la sueur le long de son nez.
「C’est horrible, on arrive à peine à marcher. Alors
que c’est l’hiver, transpirer autant me donne mal au cœur. Ma peau est toute
moite. 」
「C’est désagréable. Nous avons mis nos plus beaux
vêtements pour rien. 」「Oui.」
Les deux femmes
n’avaient pas l’habitude de transpirer. Elles vivaient avec la climatisation
qui contrôlait l’humidité et la température ambiante pour maximiser le confort.
Elles ne
supportaient pas d’avoir de la sueur dégoulinant dans le dos et sous les
aisselles. La chaleur de la foule se bousculant leur était intolérable.
Les lèvres
rouges de la femme aux cheveux noires firent la moue.
「Mon superviseur, il m’a dit que je devais participer
à la cérémonie quoi qu’il advienne. Si je ne le faisais pas, j’aurais une coupe
de salaire. 」
「Moi
aussi. Les ordres de mon supérieur. Participez-y absolument m’a-t’il dit.
Sinon, je ne serais pas venue ici. 」
「Ils
peuvent savoir si on participe ou non grâce à notre carte ID. Quand on passe
les portes, notre numéro d’immatriculation de citoyen est enregistré… Ensuite,
un rapport est envoyé à notre lieu de travail. 」
La femme svelte
acquiesça vigoureusement, et fronça les sourcils. Ses joues aussi étaient
moites de sueur.
Ah, j’ai mal au cœur. J’aimerais prendre une douche
et me sentir fraîche.
La femme aux cheveux
noires continua de se plaindre.
「Ma
petite sœur, qui est encore à l’école, m’a dit que les élèves se rassemblaient
tous à l’école et étaient emmener jusqu’ici en bus.」
「Vraiment ?
A nôtre époque, nous n’avions pas cela. 」
「Oui,
il semble que cela soit la première année. Elle m’a dit qu’ils vérifiaient la
loyauté à la ville. Ma petite sœur se lamentait que si elle ne participait pas,
elle aurait une appréciation négative dans sa colonne de conduite. Qu’elle
aurait le rang D. Quand une telle chose arrive, on ne peut plus accéder aux
études supérieures et aux demandes d’emploi. Je trouve que c’est un peu
exagérer. 」
「C’est
exagéré, n’est-ce pas de la coercition ? Maintenant que j’y pense… c’est
quelque peu brutal. Ces temps-ci, ils vérifient la loyauté un peu partout. Je
trouve que c’est étrange…」
Soudainement, la femme
svelte fut interrompue par une personne lui saisissant l’épaule.
Une chemise blanche, un
pantalon gris. C’était un homme quelconque d’âge moyen et de forte
constitution.
「Euh…
y a-t’il…」commença-t-elle.
「A
l’instant, de quoi parliez-vous ?」la questionna-t-il.
「Hein ?!」
「A
l’instant, toutes les deux de quoi parliez-vous ?」
Les
deux femmes se regardèrent. Leur pouls s’emballa.
「N,
nous, de rien en particulier… de la chaleur, ce genre de chose…」bégaya
la femme svelte.
「Vraiment ?
J’ai plutôt entendu du mécontentement et de l’insatisfaction envers la ville.
Est-ce que je me trompe ? 」
Les petits yeux de
l’homme étincelèrent. Il parlait poliment, mais la lueur dans ses yeux était
féroce et perçante. Les deux femmes en étaient paralysées.
La peur traversa leur
corps.
Le Bureau de la
Sécurité publique.
「Non…
de, de l’insatisfaction, n, nous n’avons jamais dit une telle chose ! Nous
n’y penserions même pas. Nous, une telle chose… 」
La femme aux cheveux
noirs joignit ses mains tremblantes vers sa poitrine.
Aidez-moi. Papa, Maman, aidez-moi !
「Quoi
qu’il en soit, vous allez m’accompagner mes dames. Vous me raconterez toute
votre conversation. 」
「Vous,
vous accompagnez… non.」Ne le supportant plus, la femme aux cheveux noirs se
mit à pleurer. Tout le corps de la femme svelte fut également pris de
tremblements.
「Vous
allez nous accompagner !」
A l’insu des deux
femmes, un autre homme, portant les mêmes vêtements, apparu et attrapa le bras
de la femme svelte. Ses doigts étaient étonnamment froids.
Non… pourquoi, pourquoi, nous étions juste en train
de parler. Nous ne faisions que dire nos pensées tout haut.
L’incident avait
tellement choqué la femme svelte qu’elle ne versa aucune larme. Elle ne put
pleurer comme son amie.
La femme svelte ne put
que trembler.
「Allez,
venez !」
Les yeux de l’homme
devinrent encore plus perçants.
[1]
J’ai pris une traduction française sur ce site : https://fr.wikisource.org/wiki/La_Divine_Com%C3%A9die_(trad._Lamennais)/L%E2%80%99Enfer/Chant_III
Merci beaucoup pour cette traduction :3
RépondreSupprimerj'attend la suite avec impatience