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N°6 - Tome 6, Chapitre 4 partie 4


Karan cassa devant la souris un morceau de la pâtisserie qu’elle avait écrasé tout à l’heure. La souris le ramassa avec ses pattes avant et commença à manger sans hésitation.
Ma Tante ! Cette pâtisserie et Monsieur la souris, ils sont de la même couleur !
Ah ! Maintenant que tu le dis, c’est juste. Son poil est de la même couleur qu’une Cravate.
Chi-chi-chi.
La souris leva la tête et regarda fixement Karan. Ses yeux avaient la couleur de la vigne.
Cravate… Par hasard, est-ce que ce serait ton nom ?
Chi-chi, couina la souris comme pour lui dire « oui ».
Cravate. C’est un beau nom. Alors, au revoir Cravate. Transmets ceci à ton maître. Que je lui suis reconnaissante. Que ses mots m’ont toujours soutenu… Que je suis vraiment, vraiment reconnaissante. Transmets-les-lui.
Et si possible, transmets ceci à Shion. Dis-lui que je l’attends, que sa maman l’attendra toujours, que jamais je n’abandonnerais. C’est pourquoi, il doit revenir à la maison en vie.
Vous vous reverrez, c’est une promesse.
C’était la courte missive transmise par Nezumi. Combien de courage avait-elle puisé dans ses mots.
Vous vous reverrez, c’est une promesse.
Quel tenace et valeureux message. Il avait supporté son cœur brisé.
Nezumi, pourrais-je un jour te prendre dans mes bras ? Pourrais-je un jour te serrer sur mon cœur avec Shion ? Pourrais-je attendre, puis-je y croire ?
Quand Cravate eu terminé la dernière miette, il joignit ses pattes avant et agita sa tête de bas en haut. Et puis, il partit en courant par l’un des coins de la pièce. En un clin d’œil, il disparut de la vue de Karan.
Il est partidit Riri en faisant la moue. On ne le reverra plus ?
Non, nous le reverrons. Je n’ai aucun doute. Bon, ouvrons le magasin. On va avoir du travail. Je compte sur toi, Riri.
Oui, Patronne ! Faites-moi confiance ! s’exlama Riri en s’inclinant de manière comique. Karan ouvrit la boutique en riant.
Elle put voir le ciel. Il devenait d’un bleu limpide. Le vent était très froid, mais il semblait qu’il allait faire beau.
Il me semble que le temps sera bon…
Un frisson la traversa. Elle eut la chair de poule.
Quoi ? Qu’est-ce que c’était ?
 Inconsciemment, elle joignit ses mains. Elle eut la sensation qu’un froid remplissait son corps de l’intérieur. Ce ne fut que l’espace d’un instant, mais son visage se durcit et ses membres se raidirent. Ses cheveux se dressèrent sur sa tête.
Frisson, frisson, frisson.
Quelque chose, quelque chose qu’elle ne pouvait voire déferla sur elle.
Des gens discutant et tenant des drapeaux de la ville passèrent à côté d’elle. C’était des personnes qui participaient à la marche depuis Lost Town jusqu’à la Mairie. Il y avait des personnes qu’elle connaissait. Certains la saluèrent ; certains, curieux, l’observèrent ; certains s’arrêtèrent au parfum de ses pâtisseries. Il y avait un père tenant la main de son enfant, un jeune couple et une vieille dame qui portait un chapeau sur ses cheveux blanc.
Ils marchaient jusqu’à la Mairie, et de là participeraient à la cérémonie. Ils étaient en milieu de parcours, et tous les participant se voyaient remettre un panier repas par les autorités. Sur chaque visage se voyait un sourire détendu et l’envie d’un pique-nique d’un jour de congé.
Karan ne pouvait que rester plantée là.
Frisson, frisson, frisson.
Elle avait la chair de poule. Elle regardait le ciel en tremblant. Le ciel d’hiver ressemblait à une plaque de verre bleu. Au-delà de ce ciel, il y avait quelque chose. Elle le sentait.
Elle ne pouvait pas le voir. Elle ne pouvait pas l’entendre. Seulement le sentir.
Il y avait quelque chose.
Quelque chose qui venait. 

Chapitre 4 partie 5

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