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Nurarihyon - Chapitre 5, version traduite

Chapitre 5
Aujourd’hui aussi, Rihan-sama s’est éclipsé durant les coursdit Karasu Tengu le visage amer, en apparaissant dans la pièce de réception auprès du Commandant suprême, qui avait sa pipe à la bouche.
Hmm, je vois…dit-il seulement en soufflant un nuage de fumée. A cette réaction, Karasu Tengu laissa échapper un son entre le soupir et le gémissement.
Cela fait déjà la cinquième, non, la sixième fois que Rihan-sama s’éclipse des cours. Commandant suprême, il faudrait que vous lui en touchiez un mot. Que vous lui dites d’étudier un peu plus sérieusement.
Mais s’il s’enfuit, c’est qu’il n’aime pas cela. Dans ce cas, ne vaudrait-il pas mieux qu’il arrête ?dit Nurarihyon en soufflant un autre nuage de fumée.
C’est vrai, mais afin d’atteindre un certain niveau de connaissances……」「S’il sait écrire son nom, c’est déjà bien. Il n’a pas besoin d’en faire autant.」「C’est donc cela. Pourtant, c’est le souhait de Yôhime que Rihan-sama soit instruit.
C’est parce qu’elle est sérieuse dans sa manière d’éduquer notre enfant.dit le Commandant suprême en vérifiant qu’il n’y avait personne de l’autre côté de la porte coulissante.
En ce moment, Yôhime était dans la cuisine en train de faire les préparatifs pour le souper. Il n’y avait pas de risque à ce que ses propos insouciants soient entendus. Mais, si elle l’entendait, elle lui ferait la tête pensa-t-il. Il n’était pas sérieux, mais cela, c’était dans sa nature.
Le Commandant suprême pensait que vivre librement était une bonne chose. Pourquoi son fils ne pouvait-il vivre librement ? Il s’imaginait le moment où Rihan lui succéderait en tant que Second Commandant suprême, et de temps en temps, il en était impatient ; faites qu’il devienne un excellent Second ou qu’il ne le devienne pas, il ne voulait pas dire ce genre de choses[1].
Hum, mais comment dois-je faire pour lui enseigner ?......dit pensivement Karasu Tengu en croisant les bras.
Ne te tracasse pas trop. Tu vas perdes tes plumes.dit le Commandant suprême en souriant.
Après avoir parlé de Rihan, ils changèrent de sujet, alors que le tabac dans la pipe du Commandant avait presque entièrement brûlé.
A propos Commandant suprême, l’autre jour, il y a eu un incendie à Fukagawa……commença Karasu Tengu en se redressant, passant de son visage temporaire de professeur à celui de général du clan Nura. Sa voix aussi, se fit plus grave.
Cet incendie, il semblerait qu’il soit d’origine criminel……ajouta-t-il.
L’incendie avait eu lieu deux jours auparavant dans un restaurant. A environ dix-huit heure, le restaurant appelé Akagifut enveloppé par les flammes. Le cuisinier, les serveuses et des clients, au total dix personnes perdirent la vie.
Il y a une enquête de la ville et j’en fait une aussi. Les flammes ne provenaient pas de la cuisine, il semblerait que le feu se soit déclaré à l’arrière du restaurant où il n’y a pas foyer. C’est sans aucun doute un incendie criminel.
Un incendie criminel ? Il y a vraiment des individus insensés.commenta le Commandant suprême en secouant la tête.
Mais pourquoi enquêter là-dessus ? Je regrette qu’il y ait eu des morts, mais cela ne nous concerne pas vraiment.
Vous faites erreur, le clan Nura aussi a subi quelques dégâts dans cet incendie.
Nous aussi ?
Oui. En vérité, proche du restaurant qui a brûlé se trouvait un petit temple. Et à cause de la propagation du feu, il a aussi complétement brûlé. Une divinité de la terre, qui est sous notre protection, vivait dans ce temple. Par chance, cette divinité est saine et sauve, mais comme son temple a complétement brûlé, elle a perdu sa demeure.
Ils parlèrent des préparatifs du clan Nura pour un nouveau temple. La construction commencerait dès demain et quand le temple serait reconstruit, le problème serait résolu. Mais la conversation n’était pas terminée.
Cet incendie, s’il est vraiment criminel, alors le criminel a causé des dégâts envers le clan Nura. Car il avait détruit la demeure d’une divinité terrestre sous la tutelle du clan. De mon point de vue, on ne peut pas fermer les yeux sur un tel acte.
Si la ville capturait le pyromane se serait un bon résultat, le clan pouvait aussi lui laisser le jugement, mais si dans le pire des cas elle échouait à sa capture….
……A ce moment-là, nous n’aurions pas d’autre choix que de l’attraper nous-même. Pour cela, il serait bien de poursuivre l’enquête.
Je vois. Très bien.dit le Commandant suprême en acquiesçant, puis il ajouta : Alors, je te laisse le soin d’enquêter. Fait aussi construire un nouveau temple bien solide pour la divinité de la terre.donna-t-il comme simples instructions.
A ce moment-là, ils entendirent une voix lancer un Je suis rentré !, et des bruits de pas de courses dans le couloir. Il semblait que l’enfant problématique de leur précédente conversation soit rentré.
Père, je suis rentré !dit rapidement Rihan en ouvrant la porte coulissante, puis il se figea avec un grognement de surprise en voyant Karasu Tengu assis en face de son père. Sur son visage était inscrit qu’il aurait préféré se trouver ailleurs.
Karasu Tengu, après avoir toussoté, le salua avec ironie :
Bon retour, Rihan-sama. Vous êtes rentré bien tôt aujourd’hui.
Ou…, oui, je suis rentré.
Bien, nous pouvons donc retourner à vos études.
Allez, pardonne-moi. Aujourd’hui, c’était vraiment horrible. La prochaine fois, je ferais plus d’efforts.dit Rihan qui en avait marre de travailler.
La prochaine fois, la prochaine fois, même si vous dites cela, nous sommes déjà passablement en retard sur le programme.lui répondit Karasu Tengu.
Mais, c’est bientôt l’heure du souper !lui rétorqua Rihan avec un regard en direction de la cuisine. Cependant, Karasu Tengu n’en tint pas compte et continua d’un air affecté :
Il reste une demie heure avant le souper.
Justement, Karasu Tengu !dit Rihan, et prenant l’air boudeur :
Ce manuel scolaire est vraiment nul. Il est ennuyant. Et les Entretiens de machin, moi, j’y comprends rien.
C’est normal. C’est en écoutant, avec la prononciation------
Si j’écoute la prononciation, j’en comprendrais le sens ? Cela aussi j’en ai assez !
------ Hmm, je vois…… se dit le Commandant suprême en écoutant, cet échange. Il prit en pitié son fils.
Il avait entendu dire que dans l’école du temple, les enfants faisaient la même chose. On leur faisait lire des ouvrages comme les Entretiens de Confucius. Il pensait que c’était vraiment ennuyeux. Lui non plus n’y comprenait rien. Alors, il murmura pour lui-même :
Dis Karasu Tengu, je pense que même s’il y a trois jours d’études, tous les sujets ne sont pas abordés. Que penses-tu d’en consacrer un à l’étude du Code des Yôkai ? Et en premier, lui apprendre à tromper ses adversaires.
Le Commandant suprême dit cela en plaisantant à moitié.
En tant qu’hanyô[2], il serait bien que le contenu des cours concerne aussi sa part yôkai.continua-t-il.
Oui ! C’est aussi ce que je demande à apprendre !dit Rihan d’une voix forte à cette possibilité. A ce moment-là, une autre voix retentit, les prenant par surprise :
Que dites-vous, Ayakashi-sama[3] ?
Ouvrant la porte, la personne qui apparut à ces mots fut Yôhime. Elle ne portait pas de tablier, donc elle avait fini à la cuisine. Yôhime, qui avait plus de vingt-cinq ans, avait perdu son air enfantin qu’elle avait lors de leur mariage, et s’était transformée en magnifique adulte. Comme toujours, son visage était magnifique, même si à ce moment-là on pouvait voir de légères rides sur son front.
 Yôhime continua pour le Commandant suprême qui se grattait la tête en pensant qu’il était vraiment mauvais qu’elle ait entendu leur conversation :
On en a déjà parlé, Rihan n’a que dix ans. Ne vaut-il pas mieux attendre encore un peu avant de lui enseigner le code ?
Je le sais bien, et il n’y a aucun souci à parler de lui enseigner un peu en avance ? Surtout que Rihan est déjà capable d’utiliser Meikyô Shisui[4].
C’est fantastique qu’il puisse l’utiliser, mais je ne peux pas tolérer qu’il l’utilise quand je lui donne des cours.dit Karasu Tengu en fronçant les sourcils.


Cependant, c’est parce qu’il s’est si souvent enfuit qu’il est devenu si habile à l’utilisation de Meikyô Shisui, n’est-ce pas ?
Ce sont deux choses complètement différentes.Quand Karasu dit cela, Yôhime continua ainsi :
Je sais bien que son côté yôkai est précoce. C’est pourquoi je ne veux pas que l’on néglige son côté humain.
Non, je ne dis pas qu’il faut le négliger, Yôhime. Seulement qu’il ne faut pas autant l’attacher à son bureau.
Commandant suprême, ce ne sont que trois jours. Il n’est pas assez patient.
C’est parce qu’il n’a pas assez de patience qu’il se sauve. Dans ce cas, il faudrait des cours qui réveillent son intérêt……dit le Commandant suprême, et c’est là qu’il s’en aperçut.
Eh, où est passé Rihan ?
Où dites-vous ? Il est juste… ah ?
Oh, cet enfant !
Rihan avait disparu de la pièce de réception sans se faire remarquer.
Au même moment, ils entendirent depuis la cuisine la voix de Setsura[5] retentire.
Holà, Rihan ! Ne prends pas de la nourriture à la dérobée !continua Setsura, et ils entendirent aussi le rire de Rihan. Evidemment, Rihan ne se souciait pas de l’orientation de son éducation. Il semblait qu’il avait réussi à s’enfuir promptement grâce à Meikyô Shisui.
Ha, ha, ha, il est vraiment prometteur !dit le Commandant suprême en éclatant de rire.
C’est tout ce que vous trouvez à dire !dirent d’une seule voix Karasu Tengu et Yôhime.




[1] Ici, je le comprends comme quoi Nurarihyon a envie que son fils lui succède, mais il veut lui laisser la liberté de son avenir aussi.
[2] Sang mêlé.
[3] Yôhime parle toujours de manière très respectueuse, même à son mari. Elle appelle son mari Ayakashi-sama, on pourrait le traduire par Grand Esprit.
[4] Nom de la technique et signifie « miroir de l’âme, eau mortelle ».
[5] C’est Yuki Onna, la maman de Tsurara, l’amie de Rikuo. 

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