Chapitre six
Dans les profondeurs
d’une demeure luxueuse, se tenait un entretien secret.
C’était la demeure de
Sawamura Shigeaki, l’Inspecteur général du Bakufu[1]. Le
partenaire de cet entretien secret était l’homme de confiance de Sawamura,
Kurokawa Nobumitsu.
Dans le coin de la
chambre se trouvait une lanterne de papier qui créait des ombres sur les
visages des deux hommes. En raison de l’entretien secret, ils parlaient à voix
basse et ils se tenaient proche l’un de l’autre.
「Finalement, il semble qu’ils aient découvert que le
feu était d’origine criminelle, Kurokawa.」
Aux paroles de
Sawamura, Kurokawa répondit respectueusement :
「Je ne sais comment m’excuser……」
「C’est bon. Cette femme qui avait entendu mes plans
d’assassinat concernant le Conseil des anciens du Shôgun est, comme je l’avais
prévu, morte dans l’incendie. Pour l’heure, cette question est réglée. …… Le
problème est, que grâce à la découverte de la cause de l’incendie, une grande
chasse pour la capture du criminel a débuté.」
Les deux hommes
parlaient de l’incendie du restaurant Akagi qui avait brûlé deux jours
auparavant. Cet incendie était le résultat des ordres stricts de Sawamura
Shigeaki.
Sawamura avait donné
ses instructions à Kurokawa, et celui-ci avait engagé une personne pour mettre
le feu au restaurant Akagi. Le cuisinier et des serveuses, ainsi que des
clients y avaient péri. Parmi les clients, dans une pièce isolée du restaurant,
était morte une femme. A l’origine, cette femme était une prostituée du
quartier des plaisirs, et elle était la maîtresse de Sawamura. Afin de tuer sa
maîtresse, Sawamura avait fait mettre le feu au restaurant Akagi.
Le Bureau du magistrat
avait jugé que cet incendie était d’origine criminelle, mais vu le nombre des
morts en plus de cette femme, il n’avait pas compris que c’était un coup monté
afin de tuer une seule personne. Cependant, à cause du grand nombre de
victimes, le Bureau du magistrat cherchait avec ardeur le criminel.
Il était impossible que
Sawamura échoue dans son avancement social. Il ne se bornerait pas à être
inspecteur général, un jour, il deviendra Daimyô. Il réussira son plan
d’assassinat, et continuera son ascension vers la gloire. Son fils, Sentarô,
montrait lui aussi cette ambition. Si Sentarô vivait en pensant de la même
manière que son père, la prospérité de la maison Sawamura sera assurée pour
toujours.
「Nous avons besoin d’un bouc émissaire. Il est évident que je ne peux
pas me faire prendre.」
「Un bouc émissaire…… ?」
「Il ne faut pas que cela soit n’importe qui. Pas une
personne d’une famille de samouraï ou de riches marchands. Ce serait bien que
ce soit un pauvre rônin par exemple.」
Quand Sawamura lui dit
cela, Kurokawa joignit les mains et s’inclina. Il gronda un 「A vos ordres !」, relevant à peine la tête.
Sawamura ne pensait pas
qu’il trouverait facilement une personne qui convienne à ce rôle. Pourtant, il
était nécessaire d’une manière ou d’une autre de trouver quelqu’un sur qui
porter les fausses accusations d’incendiaire.
「Veuillez m’excuser.」fit la voix de Sentarô depuis le couloir. Il fit
coulisser la porte, s’inclina et dit :
「Père, je suis rentré.」
Le visage soucieux, son
père lui répondit par un simple 「hmm」. Sentarô inquiet lui demanda :
「S’est-il produit quelque chose ? Vous avez
l’air tous les deux maussade……」
Sawamura ne pouvait pas lui dire qu’ils cherchaient
un rônin à accuser de l’incendie.
------ Non……
Ce pourrait être une
bonne idée de le lui dire, se ravisa Sawamura. Le fait qu’il avait fait
assassiner dans un incendie sa maîtresse qui connaissait ses plans d’assassinat
du Conseil. L’importance d’un coupable pour l’incendie------.
C’était peut-être un
secret trop lourd à porter pour un enfant de dix ans. Pourtant un jour, Sentarô,
comme lui-même, deviendra un haut fonctionnaire du Bakufu et fera son chemin
dans le monde. Pour cela, il était nécessaire de faire des sacrifices ; c’était
peut-être une bonne chose de commencer à le lui enseigner maintenant.
Sawamura Shigeaki
raconta la suite des événements à Sentarô.
「------ Voilà ce qui s’est passé. Il est important de
trouver un bouc émissaire pour le Bureau du magistrat.」
Quand Sentarô eu fini d’écouter les explications de
son père, il n’hésita pas devant le poids de ce secret. Il dit au contraire
avec un sourire torve :
「Père, si c’est ce dont vous avez besoin, je connais justement
la personne idéale……」
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