Accéder au contenu principal

Nurarihyon - Chapitre 10, version traduite

Chapitre 10
 Le fait de pénétrer dans les maisons d’autrui sans se faire remarquer était l’Osore[1] de Nurarihyon, mais lors d’une attaque c’était une toute autre histoire.
 Plutôt que de passer par le portail principal, le Commandant suprême le franchit en le détruisant grâce à la pression du cortège démoniaque. Puis, il arriva en face de l’entrée de la demeure. Evidemment, la porte d’entrée aussi, il ne l’ouvrit pas avec douceur. Il l’a fit voler d’un coup de pied, et pénétra dans la maison ennemie brutalement. Les vassaux de Sawamura arrivèrent en trombe en entendant le vacarme.
Le clan Nura vous attaque ! Salopards, préparez-vous !leur jeta le Commandant suprême. La demeure fut encerclée d’un seul assaut par le cortège démoniaque.
Rihan-sama, ne vous éloignez pas de moi, s’il vous plaît !
 Rihan fit comme Karasu Tengu lui dit. La situation ne lui permettait pas de dire qu’il voulait lui aussi se battre. Aussitôt d’un peu partout, des rugissements, des cris, ainsi que le son des armes et des étincelles commencèrent à voler en tous sens.
 Successivement, les vassaux de Sawamura vinrent se battre ; comme il était attendu, c’était de puissants samouraïs bien entraînés.
 Pourtant, au mépris des épées, l’Osore du cortège démoniaque érodait la demeure luxueuse de l’Inspecteur général.
 Rihan vit pour la première fois de sa vie la force du cortège nocturne démonique du clan Nura, qui dépassait de loin ce qu’il imaginait.
 Hitotsume Nyûdô brandissait sa puissante épée. Hihi cavalait et se faufilait entre les failles des armes. Les griffes tranchantes de Gagoze[2] laissaient des traces de lumière. Après cela, les vassaux devinrent impuissants dans la bataille et furent entassés comme des vieux chiffons.
 La force des membres du clan de rang inférieur, aussi, n’était pas ordinaire. Ceux au corps gigantesque, ceux aux longs membres, ceux qui se battaient avec des armes, ceux qui se battaient en se transformant en bête, ceux qui se battaient en groupe ; chacun d’entre eux exerçait son Osore et repoussait leurs adversaires. Chaque Osore se changea en mur et les vassaux de Sawamura furent dispersés à coups de pieds.
 Même Karasu Tengu, tout en escortant Rihan, maniait habilement son khakkhara[3] qu’il utilisait comme arme. Son corps était petit, mais le maniement de son bâton était précis. Il croisait le fer avec tous les samouraïs ennemi et les renversait.
 Le meilleur était sans conteste le père de Rihan, le Commandant suprême.
 Grâce à Meikyô Shisui, il esquivait les lames et renvoyait ses ennemis avec Nenekirimaru. Il esquivait et frappait, il frappait et esquivait. Pour un groupe qui essayait de l’encercler, il sortit un sakazuki[4], et utilisa la technique Meikyô Shisui ------ Fleurs de cerisier. Des flammes en forme de grandes fleurs de cerisier s’envolèrent vers ses ennemis, et il ne resta rien des adversaires du Commandant suprême. Cette puissance, assurément, était inégalée.
 ------- Père est extraordinaire…… ne pouvait s’empêcher de penser Rihan.
 L’image de son père qui se faisait gronder par sa mère, et celle lorsqu’il s’amusait avec ses camarade yôkai, Rihan n’arrivait pas à les concilier avec celle qui se trouvait sous ses yeux. Le Commandant suprême qui était comme la personnification de la puissance était incomparable, un dieu féroce. Et il progressait de plus en plus profondément dans la luxueuse demeure.
 ------ C’est cela, le Seigneur du cortège nocturne démoniaque…… murmura du fond du cœur Rihan en fixant avec insistance le dos de son père, superbe. C’était de ce dos que le cortège démoniaque était tombé amoureux. C’était de se tenir derrière ce dos à quoi aspirait le cortège démoniaque.
 Le sentiment d’en imposer lors de sa première attaque disparu du cœur de Rihan à son insu.
 -------- Moi aussi, un jour…… cette pensée naquit en lui, et brûla dans son cœur.
 Finalement, le Commandant suprême arriva au plus profond de la demeure. Rihan, tout en étant protégé par Karasu Tengu, entra aussi dans cette pièce.
 Là, se tenait deux adultes et un enfant. L’enfant était Sawamura Sentarô. L’un des adultes, qui portait un somptueux kimono[5], était sans nul doute l’Inspecteur général Sawamura Shigeaki. Le deuxième homme devait être le général des vassaux.
 Sawamura Shigeaki, qui se tenait dos au tokonoma[6], était blême et couvert de sueur. Son fils Sentarô était aussi blême que son père. Il ne restait que le vassal, et avec une expression tendue, il porta la main à la poignée de son katana, puis il arrêta son regard perçant vers les nouveaux arrivants.
Inspecteur général du Bakufu, Sawamura Shigeaki ! Vous avez arrêté un  innocent, vous avez piétiné le bonheur de la cité, espèce de salopard ! Maintenant, vous allez recevoir votre châtiment de la part de Nurarihyon-sama ![7]Préparez-vous !dit le Commandant suprême, pointant sur lui Nenekirimaru. Alors, Sawamura cria d’une voix haut perchée :
Ku, Kurokawa !
 Le vassal, appelé Kurokawa, dégaina une longue épée, et fit un pas en avant.
Eh bien, Kurokawa, tu as jadis été un escrimeur de l’école de la Croix. Mets fin ici à leur existence !dit Sawamura en s’appuyant d’une main au mur, le visage ruisselant de sueur.
 L’école de la Croix, Rihan ne la connaissait pas bien. Toutefois, la détermination dégagée par le corps de Kurokawa était effrayante.
Papa…….dit Rihan, malgré lui, d’une voix nerveuse.
 Pourtant, le Commandant suprême était parfaitement calme.
Rihan, ton Meikyô Shisui est excellent. Cependant, la technique de Nurarihyon peut aussi être utilisée de telle manière. Regarde bien.dit-il en souriant largement lorsqu’il regarda Kurokawa.
 Aussitôt après avec un cri, Kurokawa vint le frapper de son épée. Le Commandant suprême fut tranché obliquement par l’épée depuis l’épaule gauche.
 A cet instant, Sawamura cria d’allégresse et Rihan hurla :
Papa !
 Le moment suivant, le corps du Commandant suprême, qui avait été tranché, s’évapora en nuage noir.
C’est une image trompeuse qui a été tranchée. La lune qui se reflète à la surface de l’eau. ------ Rihan, rappelle-t’en, c’est Kyôka Suigetsu[8].
 Après sa voix, ce fut le corps du Commandant suprême qui apparut environ deux mètres plus loin.
------ !
 Kurokawa se tourna pour aller à sa rencontre et fut frappé de bas en haut par Nenekirimaru.
 Le sang ne jaillit pas. Nenekirimaru est une arme pour frapper les Yôkai.
 Et uniquement avec l’impact de la lame, Kurokawa s’écroula sur place et perdit connaissance.
 Le Commandant suprême reprit son souffle, prit une posture décontractée et tourna la tête vers son fils.
Bien, cela donne ce résultat. Cette technique est pratique à utiliser.dit-il et Rihan le regarda d’un œil admiratif.
Papa... Tu m’as fait peur !répliqua Rihan en expirant, toutefois il eut un petit sourire.
 「Bien.murmura le Commandant suprême en rengainant Nenekirimaru, et il se tourna vers le père et le fils Sawamura.
Votre épéiste est fini. Allez-vous aussi tirer l’épée ? Si vous avez l’intention de résister, je me battrais aussi contre vous.
 L’Inspecteur général et son fils tremblaient serrés l’un contre l’autre devant le tokonoma.
N, non……dit Shigeaki.
Pa, pardon……dit Sentarô.
Je vois. Dans ce cas, je vais commencer tout de suite, écoute bien ! D’accord ? Faites sortir de prison immédiatement Hayashida Daijirô. Et ne vous approchez plus jamais de sa famille. Si vous refaites un mauvais coup pareil……
 Le Commandant suprême leur laissa un instant de réflexion.
 Il put voir le père et le fils Sawamura avaler leur salive.
Cette nuit, c’est le cortège démoniaque nocturne du clan Nura qui est venu vous punir, enfoirés, en vous inspirant la vraie Peur ! Compris !
O, Ouii !répondirent ensemble d’une voix suraigüe le père et le fils Sawamura. En voyant cela, le père et le fils Nurarihyon[9] échangèrent un sourire.
 Ce fut la fin de l’attaque et le temps de rentrer.

 Après cela, Sawamura Shigeaki envoya l’un de ses hommes au Bureau du magistrat, et grâce aux pouvoirs de l’Inspecteur général, Hayashida Daijirô fut relâché de la prison où il était enfermé. Il était normal que les hautes sphères du Bakufu commencent à s’intéresser à l’affaire. En ce qui concerne le cas de l’incendie criminel, pourquoi soudainement l’Inspecteur général avait-il retiré son ordre d’emprisonnement ? Le Bureau du magistrat ne semblait pas cacher sa confusion. Mais cet embarras ne concernait pas le clan Nura.
 Deux jours après l’attaque, la punition de la famille Sawamura fut de rester confinée[10] chez elle. Le projet de faire assassiner les membres du Conseil des anciens de Sawamura Shigeaki avait été dénoncé à ce même Conseil. Cette dénonciation, bien sûr, avait été préparée par le clan Nura. Pour l’instant la punition de la famille Sawamura était le confinement, mais il était inévitable qu’on lui infligerait bientôt un châtiment plus lourd.





[1] L’Osore (litt. la peur) est le pouvoir spécifique à chaque Yôkai.
[2] Yôkai connu pour kidnapper et dévorer les enfants. C’est ce Yôkai que Nura Rikuo défait à l’âge de 8 ans dans la série lors de sa 1ère transformation.
[3] Le khakkhara est un bâton de prière utilisé par les moines bouddhiste pour prier, mais aussi comme une arme défensive et offensive.
[4] Le sakazuki est une coupe de sake très évasée qui est utilisé pour les cérémonies officielle lors des mariages ou rituels shintoïstes.
[5] Vêtement traditionnel japonais
[6] C’est une niche ménagée dans le mur où est présenté un peinture et / un arrangement floral dans les maisons traditionnelle.
[7] Ici, le Commandant parle de façon très orgueilleuse en utilisant sur son propre nom le suffixe sama.
[8] Technique qui décale la conscience de l’ennemi et le dupe. La traduction est : le reflet des fleurs sur le miroir et de la lune sur la surface de l’eau. C’est quelque chose qui est visible mais qui n’a aucune substance.
[9] Même si Nurarihyon est le nom du Commandant, c’est aussi le type de yôkai qu’il incarne, ainsi que son fils Rihan, et plus tard Rikuo.
[10] Châtiment de la période Edo. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

N°6 - Tome 6

Titre :  N°6 - Tome 6 Titre original :  N°6 (ナンバーシックス) Série :  N°6 Auteur :  Asano Atsuko Langue originale :  Japonais Traduction :  Français Explication :  C'est un série de romans japonais qui a connu pas mal de succès puisqu'elle a été adapté en manga et en anime. Les cinq premiers tome ont même été publié en français. Malheureusement, pas les suivants. J'ai écrit à la maison d'édition et il m'a été répondu que le projet avait été arrêté. C'est pour cela que je traduis la suite. Traduction du résumé :  Dans les profondeurs de la maison de redressement, des ombres se dissimulent dans des grottes dispersées. Ce sont les hommes qui ont fondé la sainte cité N°6 il y a longtemps. Shion [1]    est pétrifié par la nouvelle pièce du puzzle que lui dévoile un homme appelé Rô [2]  : c'est le passé terrible de N°6. Et quant Nezumi [3]   raconte ses propres origines, la vérité devient une lame tranchante qui torture Shion. "Pour obtenir réellement not

N°6 - Tome 6, Chapitre 1 complet

Qu’es-tu capable de voir, toi, Shion ? Chapitre 1 – Il vaut mieux ne rien savoir [1] Connaître ce que j’ai fait ! Mieux vaudrait ne plus me connaître moi-même. Eveille Duncan à force de frapper. Plût au ciel vraiment que tu le pusses ! ( Macbeth   Acte 2   Scène 2   Traducteur Fukuda Kôson   Editions Shinchô Bunkô)   On pouvait entendre le bruit du vent.   C’était un son triste et sec.   Impossible……   Shion s’arrêta, et essaya lentement de cligner des yeux. Sombre. L’obscurité, même pour ses yeux qui s’y était habitué, ne reflétait que les ténèbres, tout n’était que noirceur. Evidemment, le vent ne soufflait pas.   Ici, dans les profondeurs de la terre.   Pour être précis, c’était un lieu de ténèbres que possédait la cité sainte N°6. C’était les sous-sols de la maison de redressement. Il était impossible que le vent y souffle. Il était impossible d’entendre le son du vent. Malgré cela, il avait entendu le son du vent qui sifflait. Cela avait été momentané, mais

N°6 - Tome 6, Chapitre 4 partie 4

Karan cassa devant la souris un morceau de la pâtisserie qu’elle avait écrasé tout à l’heure. La souris le ramassa avec ses pattes avant et commença à manger sans hésitation. 「 Ma Tante ! Cette pâtisserie et Monsieur la souris, ils sont de la même couleur ! 」 「 Ah ! Maintenant que tu le dis, c’est juste. Son poil est de la même couleur qu’une Cravate. 」 Chi-chi-chi. La souris leva la tête et regarda fixement Karan. Ses yeux avaient la couleur de la vigne. 「 Cravate… Par hasard, est-ce que ce serait ton nom ? 」 Chi-chi, couina la souris comme pour lui dire « oui ». 「 Cravate. C’est un beau nom. Alors, au revoir Cravate. Transmets ceci à ton maître. Que je lui suis reconnaissante. Que ses mots m’ont toujours soutenu… Que je suis vraiment, vraiment reconnaissante. Transmets-les-lui. 」 Et si possible, transmets ceci à Shion. Dis-lui que je l’attends, que sa maman l’attendra toujours, que jamais je n’abandonnerais. C’est pourquoi, il doit revenir à la maison en vie. Vous